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Si Molière m'était conté (Paris-Sorbonne)

Si Molière m'était conté (Paris-Sorbonne)

Publié le par Marc Douguet

Si Molière m'était conté...

8-10 novembre 2017

 

colloque organisé par

Georges Forestier

Florence Naugrette

Élodie Bénard

Marc Douguet

Oriane Morvan

 

Université Paris-Sorbonne/CELLF16-21/Labex OBVIL

 

Anecdotes, comédies dont Molière est le héros (Brécourt, Bordelon, Goldoni, Mercier, Sand…), romans (Dumas, Boulgakov…), tableaux (Monsiau, Gérôme, Ingres…), films (L. Perret, J. de Féraudy, A. Mnouchkine, G. Corbiau, L. Tirard…) : la vie et l’œuvre de Molière sont génératrices d’histoires. La tentation de la fiction se manifeste dès les premiers textes qui lui sont consacrés, à commencer par les Nouvelles nouvelles (1663), où Donneau de Visé retrace le parcours fictif d’un auteur dont la réussite est bâtie sur la chance, l’absence de scrupules et des soutiens parmi les « gens de qualité » ou la Vie écrite par Grimarest (1705), « un des plus faux et des plus ennuyeux romans qui aient jamais paru », selon Jean-Baptiste Rousseau. Cette tendance s’accentue aux siècles suivants, où se développe le mythe moliéresque, relayé par les biographes et les critiques, mais aussi par les institutions culturelles, artistiques et scolaires, et où s’opère ce que Nathalie Heinich a appelé une « mise-en-légende » de l’artiste. Recopiées, amplifiées ou au contraire discréditées, minorées, les histoires imaginées par les premiers biographes et commentateurs sont pérennes. Le colloque Si Molière m’était conté... s’interrogera sur le rôle de la fiction dans la réception de Molière. Plus généralement, il s’agira d’éclairer la relation entre la fiction et le discours dans l’élaboration de l’histoire littéraire.

 

Le colloque envisagera tout type de fiction, narrative et dramatique, littéraire, picturale et cinématographique, et s’articulera autour des questions suivantes :

1- Fiction et portrait de l’homme et de l’artiste. Quelle image de l’homme Molière et du génie ces fictions renvoient-elles : portrait de l’artiste-type ? héroïsation ou prédilection pour une grandeur à hauteur d’homme ? Quelle conception de l’art dramatique et du comique illustrent-elles ? Quels liens peut-on établir entre la mythographie moliéresque et celle d’autres artistes ? Que révèle le fait que Molière ait suscité autant de récits et de représentations ? Pourquoi éprouvons-nous le besoin non seulement de lire, de voir et de jouer son théâtre, mais aussi d’entendre conter son histoire ?

2- Genèse de la fiction. Quels rapports la fiction entretient-elle avec l’œuvre de Molière et le discours critique ? Les histoires inventées font-elles naître les jugements critiques ? Ou, à l’inverse, les interprétations de l’œuvre sont-elles utilisées pour raconter des histoires ? Lit-on l’œuvre de Molière à la lumière de sa vie, ou sa vie au prisme de son œuvre ?

3- Formes et circulation de la fiction. Quelles sont les modalités d’ancrage de la fiction dans le discours critique ? Comment la légende de Molière a-t-elle circulé et proliféré ? Comment a-t-elle évolué et varié au fil du temps, aussi bien dans ses formes que dans ses interprétations[1] ? Quel rôle l’institution scolaire a-t-elle joué dans sa construction et sa transmission ? Quelle place les critiques et les biographes accordent-ils aux zones d’ombre qui entourent la vie de Molière ?

 

 

Les propositions de communications (2000-3000 caractères), accompagnées d’une courte bio-bibliographie (500-1000 caractères) sont à envoyer pour le 31 mars 2017 à colloquemoliere@gmail.com

Image : Horace Vernet, Molière consultant sa servante, 1819

[1] Dans le cadre du projet « Molière » (labex OBVIL) et en vue du colloque, un répertoire d’anecdotes sur Molière a été constitué. Cet outil de travail et de recherche (environ 200 anecdotes indexées actuellement) est disponible à l’adresse suivante : http://obvil-dev.paris-sorbonne.fr/corpus/moliere/anecdotes/index.php

 

  • Adresse :
    Paris, Université Paris-Sorbonne