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Volume collectif :

Volume collectif : "Rêve d’écriture et écriture du rêve: entre carcéralités et libertés langagière"

Publié le par Université de Lausanne (Source : Michaël Abecassis)

Colloque : "Rêve d’écriture et écriture du rêve: entre carcéralités et libertés langagière" (Oxford) 

 

PRESENTATION

Le rêve de tout prisonnier «ne peut naturellement pas avoir d’autre contenu que l’évasion» a écrit S. Freud, dans Introduction à lapsychanalyse (1923)à propos du tableau de Moritz von Schwind intitulé: Le rêve du prisonnier (1836). Freud ajoute à ces propos que “l’évasion doit s’effectuer par la fenêtre, car c’est par la fenêtre qu’apénétré l’excitation lumineuse qui met fin au sommeil du prisonnier”.

Ce songe éveillé que Moritz von Schwind a désiré mettre en évidence pour le public est le désir même de nos rêves, la langue de nos rêves, dirait Freud, car, à la contemplation du tableau, le prisonnier semble, par l’entremise du rêve, être à l’aise, sa posture ainsi que la couleur blanche de sa chemise en témoignant.

Dans Mémoires d’aveugles (1990), Derrida montre comment malgré la cécité, le regard dans ses analyses d’autoportraits s’intériorise à la recherche de la lumière spirituelle.

C’est cette langue dont on rêve aujourd’hui, une langue qui nous libère de nos prisons et emprisonnements: la langue des Arts que l’on trouve aujourd’hui dans le cinéma, la chanson, la danse, la musique, la photographie, la peinture, les arts visuels en général ou les médias sociaux actuels dont l’internet a consacré la montée enpuissance des réseaux sociaux. Ils permettent aux internautesde libérer leur inconscient, d’afficher leurs profils, de raisonner avec l’autre, de partager leur intimité sans tabous, tout en écartant la censure.

Pourtant, nous passons souvent des heures, prisonniers de nos fauteuils devenant volontairement claustrophobes, en essayant de nous forger une place privilégiée dans notre tour de verre. Alors que tout prisonnier ne rêve que de liberté, tout affranchi ne cesse de se bâtir descachots pour en traverser les barreaux.

Cette liberté ne peut s’atteindre que dans les rêves que le travail des Arts nous procurent et qui nous permettent de faire corps avec les images, au sens de Georges Didi-Hubermann, car la rencontre avec une image n’a pas lieu que frontalement, elle établit aussi une relation surtout affective qui la recouvre et qui se noue entre le public et l’oeuvre d’art.

Ce volume collectif accueillera des travaux interdisciplinaires touchant de près à la langue et aux langues sous toutes leurs formes, notamment dans la période actuelle, mais sans exclusion d’autres précédentes. Il s’agira de réfléchir au langage de l’art, en dehors des schémas normatifs et de l’envisager comme l’expression du désir d’un langage actuel.

Les études pourront proposer des analyses de diverses représentations de l’image, ainsi que du style parlé, de l’oral, de la voix et de leur rapport au langage des arts visuels, du cinéma et des arts de la scène, ou encore proposer une réflexion plus théorique et pluridisciplinaire s’inscrivant dans les domaines des études de l’anthropologie, de la linguistique, de la littérature, de la philosophie, de la psychanalyse, de la sociologie, de la sémiotique et du discours social (la presse, la publicité, par exemple).

 

AXES DE RECHERCHE

Dans le cadre de cet appel, nous voudrions privilégier les thèmes suivants:

La langue et l’art

Ecriture et arts

De la peinture au cinéma

Le cinéma et les arts visuels

Cinéma et photographie

Le traitement de la couleur dans le traitement artistique

Rêve de liberté à travers les multimédia

Les espaces intimes et carcéraux dans l’imaginaire visuel et à travers les nouvelles technologies et l’Internet

L’esthétique de l’écriture théâtrale et cinématographique

L’art comme lieu d’emprisonnement

Discours de la publicité et de la presse

 

PROPOSITIONS

Les propositions de contribution en français ou en anglais (entre 2000 et 2500 signes, accompagnées d’une notice bio- bibliographique) sont à adresser simultanément à Michaël Abecassis (michael.abecassis@mod-langs.ox.ac.uk) et à Maribel Peñalver Vicea (mi.penalver@ua.es), au plus tard le 30 septembre 2018. Un avis sera rendu avant le 30 octobre 2018. Les articles seront à rendre en mai 2019.

Michaël Abecassis (Université d’Oxford) Maribel Peñalver Vicea (Université d’Alicante)