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Passages (France-Italie) [Montpellier]

Passages (France-Italie) [Montpellier]

Publié le par Vincent Ferré (Source : Nicolas Garroté)

Que fait-on sur un cours que passer ? Pour sa première édition, Corso Francia voudrait étudier le thème du passage entre la France et l’Italie.

D’abord du point de vue biographique : on étudiera les séjours, la circulation, les migrations des écrivains entre les deux pays. De Pétrarque à Montpellier au cardinal de Retz à Rome, de Campanella au cœur de Paris à Chateaubriand au sommet du Vésuve. Il s’agira de voir en quoi les séjours outre-monts ont influencé voire déterminé la vie et l’œuvre des écrivains concernés. On analysera les échos de la culture visitée dans l’œuvre, mais aussi les différents types de réaction, dans toutes leurs nuances, de l’enthousiasme stendhalien au rejet alfiérien.

On s’intéressera aussi aux récits de voyages. Au début du XVIIe siècle, Chapelain remarque que le goût du public évolue, passant du roman aux récits de voyage. Les deux pays représentent plus que jamais l’un pour l’autre un horizon primordial, le but premier de tout voyage. On étudiera ainsi les particularités, les transitions et les mutations de ce genre qui se constitue peu à peu, tantôt s’annexant aux Belles-Lettres et tantôt s’en écartant. On étudiera aussi les modalités et les formes de la narration du voyage : journal, lettres, récit, etc.

On analysera également les représentations du passage entre les deux pays, réel ou fictionnel. On pourra ainsi revisiter les exemples fameux, du Décaméron à la Chartreuse de Parme, ou explorer des œuvres moins canoniques, qui méritent qu’on s’y arrête, qu’on y passe ou qu’on y reste.

Du point de vue poétique, on verra en quoi le thème du passage modèle, motive ou transforme les œuvres, dans quelle(s) direction(s) et selon quelles modalités. Du point de vue linguistique, on cherchera à dégager les enjeux liés au passage d’un pays à l’autre : de l’essai dans la langue étrangère, comme pour Montaigne, au bilinguisme poétique, comme pour le duc de Nevers (1641-1707), qui composa une œuvre proprement franco-italienne, en passant par le changement de langue, comme pour Goldoni ou Casanova. On verra ainsi comment le passage marque et parfois même devient le texte pour les écrivains qui l’ont pratiqué, subi, ou simplement rêvé.

Les communications ne devront pas dépasser 40 minutes et pourront faire l’objet d’une publication enligne sur le site de Corso Francia. L’université de Montpellier ne pourra pas prendre en charge les frais de transport et d’hébergement des participants.

Les propositions de communication (environ 300 mots) sont à envoyer avant le 10 mars 2019 à Christian Belin (christian.belin@univ-montp3.fr) et Nicolas Garroté (nicolas.garrote@univ-montp3.fr).