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Appels à contributions
La guerre et la paix dans la poésie épique en France, 1500–1800 (Section dans le cadre du 11e Congrès de l'Association des francoromanistes allemands ; Osnabrück)

La guerre et la paix dans la poésie épique en France, 1500–1800 (Section dans le cadre du 11e Congrès de l'Association des francoromanistes allemands ; Osnabrück)

Publié le par Romain Bionda (Source : Roman Kuhn)

La guerre et la paix dans la poésie épique en France (ca 1500–1800)

Section dans le cadre du 11e Congrès de l'Association des francoromanistes allemands (AFRA) – Université Osnabrück

Direction de la section: Roman Kuhn, Daniel Melde (FU Berlin)
dans le cadre du programme littéraire

Appel à contribution

Depuis l’antiquité, la poésie épique se constitue essentiellement à travers les conflits et les guerres, qui sont à la fois le moteur déterminant de l’action épique et représentent d’autre part un facteur extra‐littéraire, influençant et la production et la réception des épopées. Alors que Mikhaïl Bakhtine qualifie l’épopée de genre « figé, presque sclérosé », représentant de manière monologique « une seule et unique conception du monde ‹ toute prête ›» et ayant ainsi un effet idéologique stabilisant, au vu de récentes recherches, et plus précisément, depuis la théorie des two voices de l’Énéide de Virgile, l’on s’accorde à dire que la modélisation idéologique des conflits peut se réaliser de façon complexe, par exemple affirmative, subversive ou comique.
En ce qui concerne la poésie épique en France entre 1500 et 1800, la situation se résume de la manière suivante: lors de la (ré‐)orientation vers les auteurs et modèles de l’antiquité, une poétique normative du genre est créée, qui entre régulièrement en conflit avec la pratique poétique. L’« épopée nationale » suivant l’exemple de Virgile et devant servir à mener la langue et la littérature française à la gloire, ne se réalisa pas. A sa place, nous retrouvons un vaste panorama de poèmes épiques, tant en langue française que latine, dont le contenu est souvent inspiré par l’histoire, même très récente, qui est marquée par une multitude de tensions suite à la centralisation et à la fragmentation confessionnelle. Du point de vue générique, ce panorama se diversifie, englobant des poèmes historico‐héroïques, biblio‐hagiographiques et didactiques, mais aussi burlesques.
Cette session se centre sur la dimension productive de la poésie épique française issue de la première modernité, en temps de guerres, de conflits et de crises, en se consacrant aux aspects suivants :

De quelle manière sont construits et modélisés les conflits dans l’épopée ? Les antagonismes politico‐idéologiques, confessionnels mais aussi philosophiques sont, en tant qu’objet du récit premier et/ou en tant que cadre de référence extra‐littéraire, fondamentaux pour l’épopée. Concrètement, comment transparait cette référentialité et l’intégration des conflits dans le texte ? Une structure fermée, harmonieuse et favorisant potentiellement la construction identitaire (épopée du vainqueur), est‐elle observable, ou serions-nous plutôt confrontés à une structure narrative désordonnée et idéologiquement instable (épopée du vaincu)? Comment se négocient les guerres et les conflits entre ces deux extrêmes ? La figure du héros (souvent éponyme) est essentielle dans le genre épique. Parmi ce qui a trait à l’héroïque, la réflexion sur la part des comportements belliqueux peut être faite de diverses manières : le héros doit‐il se distinguer à travers des actions guerrières héroïques, ou sont‐ce au contraire d’autres qualités et peut‐être même des vertus opposées à celles‐ci qui y sont mises en valeur ? Qu’est‐ce qui caractérise les héros dans les diverses traditions comiques du genre épique (burlesque, travestie, héroï‐comique) ? Lors des conflits belliqueux, mais aussi (et surtout) lors des accords de paix, de nouveaux rapports sont instaurés. Parallèlement, les conflits belliqueux ainsi que leur anticipation ont toujours été un moteur pour les innovations techniques. Les accords de paix sont liés à l’ambition d’établir un nouvel état durable. Quelle est la réaction observée dans l’épopée face à ces changements ? De quelle manière le ‹ nouveau › est‐il intégré au poème épique ? Comment est‐il mis en scène ou (lorsque nous parlons du poème didactique) traité ? Comment la guerre et la paix sont‐elles examinées dans la poétologie (historique) de l’épopée ? Sont‐elles considérées comme étant fondamentales pour la poésie épique, ou la possibilité d’un poème épique sur la paix est‐elle envisageable ? Dans ce contexte, quelle place est accordée aux diverses filiations du genre (chanson de geste, romanzo, épopée biblique) ?

Une version plus détaillée de cet appel sera mise à votre disposition à l’adresse suivante : http://www.for2305.fu-berlin.de/news/Krieg-und-Epik.html. Pour plus d’information concernant le congrès des franco-romanistes, rendez vous sur le site en suivant le lien ci-présent : http://www.francoromanistes.de/frankoromanistentag/osnabrueck-2018/

Nous vous prions de nous faire parvenir un bref résumé de votre proposition, ne dépassant pas les 300 mots et accompagné d’une courte bibliographie, au plus tard d’ici le 15 janvier 2018.

Vous obtiendrez une confirmation de l’adoption de votre proposition au plus tard le 31 janvier 2018.