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Colloque . "L'interculturel à l'ère contemporaine: enjeux pratiques et perspectives" (Oujda)

Publié le par Université de Lausanne (Source : afaf Zaid)

L’interculturel à l’ère contemporaine : enjeux pratiques et perspectives 

 

27-28 novembre 2019

La Faculté des Lettres et des Sciences Humaines, Université Mohammed Ier d’Oujda

Le Laboratoire : Littérature Générale et Comparée : Imaginaires, Textes et Cultures.

 

PRÉSENTATION

Le terme interculturel prête à un embarras de définition. Il est désigné comme notion « caméléon » vu son adaptation à des conceptions, à des contextes et à des pratiques fortement différentes, il n’a jamais gagné en clarté et unicité malgré les diverses réflexions actuelles qui interrogent le terme,  contournent ses limites et dévoilent ses pièges. Il est utilisé dans des situations qui prennent en compte la présence d’au moins deux cultures dans le même système, ou bien des systèmes différents qui coexistent et s’affrontent chez le même sujet.

 L’interculturel se trouve associé à d’autres mots qui l’enrichissent, le contredisent et parfois l’excluent: pluriculturel, transculturel, multiculturel. Ces mots, tout en gardant la même racine « culture »,  sont marqués par une profusion de préfixes, ce qui explique le besoin constant de chercher un concept qui se démarque, d’une part, d’autres mots comme le culturalisme et le multiculturalisme et échappe, d’autre part, aux connotations péjoratives qui l’entourent en  adaptant le concept à des contextes nouveaux. Pour certains  chercheurs, le préfixe « inter » devient même encombrant et tendent ainsi à substituer le mot culturalité à l’interculturalité pour des raisons méthodologiques, épistémologiques et même éthiques. Le mot culture est vu comme un élément variable selon des comportements et des contextes particuliers et non pas comme un concept figé. D’autres trouvent dans l’adjectivation « interculturelle » une solution aux problèmes méthodologiques que pose la recherche interculturelle interdisciplinaire en créant des sous-disciplines (la sociologie interculturelle, la linguistique interculturelle,  la psychologie interculturelle) marquées par la spécificité de leurs approches où l’interculturel n’est ni « une auberge espagnole, ni un abri temporaire » (Patrick Denoux). Ce florilège de termes et ses multiples usages nous mènent à un constat : la diversité, la richesse et la vitalité des recherches dites « interculturelles ».

Pour ceux qui se posent la question : le temps est-il encore à l’interculturel ? La réponse est affirmative. La question de l’interculturel se pose au centre de notre conscience et impose incessamment des questionnements et des analyses rigoureuses. L’interculturel ne relève pas d’un discours de circonstance, ni d’un idéalisme naïf ou démagogique, il relève d’une praxis à l’ère de la mondialisation où l’alliance ethnoculturelle des sociétés reste inévitable bien que le triomphe soit à la haine, à l’intolérance et aux atrocités. L’interculturel constitue donc « un outil conceptuel et analytique » qui permettrait de décrire et d’analyser des situations complexes et problématiques qui se situent moins entre les cultures qu’entre leurs porteurs ; « les cultures-dans-leurs-porteurs » selon l’expression de Carmel Camilleri.  

La présence de l’altérité dans les textes littéraires francophones et des voyages a donné naissance à des œuvres riches et complexes qui constituent un lieu fécond du questionnement sur l’interculturel, la rencontre de l’autre a inspiré de grandes peurs et a nourri des curiosités et des liens fantasmés, acceptés ou refusés avec d’autres cultures. La littérature transcende les frontières de langue et de nationalité aussi bien du côté de la création que de la réception. Les exemples des écrivains qui ont réussi, bien qu’ils n’ont pas écrit dans leur langue maternelle, sont innombrables. La réflexion interculturelle n’est pas perçue uniquement sous une forme rassurante plaidant pour la coexistence égalitaire des cultures, elle révèle des combinaisons cachées qui méritent d’être étudiées. Les interactions artistiques et médiatiques sont elles aussi des lieux des possibles culturels, leur croisement avec la production littéraire à l’ère contemporaine, inspire des approches novatrices et permet de nouvelles dimensions esthétiques.

L’altérité s’insère au cœur de la langue et des discours sous des formes diverses, Saussure, Benveniste, Ducrot, Ricœur, Derrida ont mis les jalons d’un discours qui implique nécessairement la dimension dialogique de la langue. Notons aussi que depuis les travaux menés par Abdellah-Pretceille (1996), le domaine de l’éducation trouve dans l’interculturel un champ fertile d’investigation, l’Autre est fortement présent dans les préoccupations éducatives. La traduction joue un rôle primordial dans le domaine de l’interculturel car le traducteur, lorsqu’il résiste à la trahison de l’œuvre, devient un véritable médiateur des cultures.

Dans le contexte actuel tendu marqué, paradoxalement, par la mondialisation et l’art de vivre ensemble mais aussi par le retour à l’intégrisme, à l’exclusion et à l’ostracisme, les chercheurs en anthropologie, en sociologie et en psychologie se sont basés sur la pratique du terrain. En s’appuyant sur des études de cas, ils ont permis de dévoiler le niveau de conflictualité, de résistance à la reconnaissance ou d’entente des référents culturels différents. Ce qui permet de lancer des projets concrets d’agencement de la coexistence harmonieuse entre ensembles culturels dans le respect de la différence en se basant plus sur un discours scientifique que sur un discours humanitaire et des sentiments généreux.

Le colloque international a l’ambition d’instaurer une synergie interdisciplinaire (littérature, arts linguistique, traductologie, didactique, sociologie, anthropologie, psychologie, philosophie)  dans le but de proposer des réflexions pertinentes et des méthodologies originales  qui permettraient de rendre compte de la variable culture dans diverses zones d’études.

Nous proposons les axes suivants sans prétendre à l’exhaustivité :

  • Les tendances actuelles de la recherche interculturelle et ses perspectives.
  • Mobilité, voyage et migration à l’épreuve de l’interculturel.
  • Langue, traduction, didactique et enjeux interculturels.
  • Les études littéraires qui prennent en compte le discours sur l’altérité.
  • La psychologie, la sociologie et l’anthropologie et les relations interculturelles.

Dates importantes :

Réception des résumés :   10 juin 2019

Réponse du comité : 10 septembre 2019

Dates du colloque 27-28 novembre 2019

Le colloque aura lieu à la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines d’Oujda.

 Les propositions de communication sous forme de résumés, accompagnées d’une notice bio-bibliographique seront à envoyer aux  adresses suivantes :

rachidasaidi5@gmail.com  

afafzaid46@gmail.com

Langues du colloque : français, anglais et arabe.

NB : Les frais d’hébergement et de restauration seront pris en charge par les organisateurs, par contre les frais de déplacement seront à la charge des participants. Une publication des actes du colloque est prévue après évaluation par les pairs.

Responsables :

Afaf Zaid.

Rachida Saidi