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L'Afrique en reconstruction? Jeux, enjeux et réceptions des discours du Président Emmanuel Macron.

L'Afrique en reconstruction? Jeux, enjeux et réceptions des discours du Président Emmanuel Macron.

Comment peut-on penser l’Afrique en route vers son développement aujourd’hui ?

Comment peut-on penser la reconstruction de l’Afrique aujourd’hui ?  Au cœur d’une géopolitique mondiale, désormais en mode du rapport de forces, du retour à la querelle des arguments politiques de prospérité économique, de coopération reconfigurée, au tournant des spasmes de l’ exigence de bonne gouvernance, les discours d’une figure politique de la France comme Emmanuel Macron suscitent des interrogations. En prenant la parole à l’amphithéâtre de l’université de Ouagadougou, le Président français annonçait ainsi sa vision de l’Afrique :

Je suis d’une génération qui n’a jamais connu l’Afrique coloniale.
Je suis d’une génération dont un des plus beaux souvenirs politiques est la victoire de Nelson Mandela sur l’apartheid. C’est ça l’histoire de notre génération.

La position de Macron sera davantage explicitée dans ses discours prononcés en Côte d’Ivoire et à l’Académie française.  

La vision sociale de l’Afrique se partage son destin entre les arguments d’une scénarisation de mémoire, de symbole de l’histoire, avec une pointe de consubstantialité visiblement de commun intérêt. Le mariage entre le paysage de récepteurs, la jeunesse, cible de premier degré semble dévoiler le malaise et l’espérance d’une génération victime d’un cycle des intelligences politiques déchues, à l’exception d’une figure mythique des libertés citée supra.

La problématique de la reconstruction de l’Afrique et de la francophonie politique, linguistique, culturelle, diplomatique et économique s’exprime sous les modalités de la recherche de l’équilibre et de l’éducation massive. Le leadership des actes conçus stratégiquement affrontent les réalités sociales révélatrices de tribulations. Qu’à cela ne tienne, l’Afrique se présente comme un continent en route vers son développement.

En effet, les dissertations sur l’Afrique mobilisent une grande attention sur la place mondiale depuis l’arrivée de Macron au pouvoir. Entre le discours d’une terre exotique, doux cliché d’un passé d’odeur impérialiste, l’itinéraire de la civilisation africaine de trésor, l’éthos présidentiel se cherche et fait l’objet de recherches et propositions nouvelles. Car le partage de la responsabilité entre mémoire, guerre et, désormais, le changement de cap s’impose. À elle seule, l’Afrique s’apprête à rassembler un tiers de la jeunesse active sur la planète. Dans un monde économique dont l’une des transformations majeures est la capacité d’innovation des jeunes, des Universités aux start-up, cette vitalité démographique ne doit pas être gâchée. L’Afrique change : elle stabilise depuis le début des années 2000 un itinéraire de développement ; une classe moyenne s’y constitue (Maurice Lévy, Le Monde) au cœur de multiples enjeux de coopération. Ces facteurs s’accompagnent d’actes de langage polysémiques, tous révélateurs de nouveaux horizons de réception ou posés en exercice problématique de la littérature (Borges). Entre la parole armée (Salazar) et la représentation du destin de l’Afrique par l’Autre, le cadre  logique expérientiel du « larvatus prodeo » (j’avance masqué) s’invite à l’audience des implicites et des intentionnalités du discours.

Plus concrètement, l’exploration des actes du langage dans les discours d’Emmanuel Macron aux plans politique, linguistique, diplomatique et économique ouvre la fenêtre d’un débat au tournant de la nouvelle carte culturelle du monde comme le pense Jean-Louis Roy (2014). Les  dynamiques  de théories de régimes, les jeux de représentations, les dits et les non-dits d’une relation France-Afrique, les nouvelles alliances culturelles sont autant de modalités en offrande du choc des idées.

Les chercheurs de chapelles scientifiques différentes pourront centrer leur contribution sur les questions suivantes (qui ne sont pas exhaustives) : quelles idéologies façonnent les représentations d’une trajectoire de reconstruction de l’Afrique dans les discours d’Emmanuel Macron ? Les séquences qui ponctuent les actes en relations internationales, dans leur tradition d’influence rendent-elles compte de la sincérité des arguments sur l’Afrique ? L’exploration des repères croisés dans la tournée africaine de Macron remet sur la table l’intérêt de la fécondité de la Francophonie comme marqueur sans frontière des peuples francophones. A cet égard, les nouvelles approches de la francophonie linguistique, politique, culturelle et diplomatique peuvent-elles stimuler un développement durable de l’Afrique et un partenariat dépouillé des germes hégémoniques ?  Autrement dit, peut-on lire entre les lignes le procès sincère d’une famille culturelle francophone dépossédée totalement de son « parfum colonial » ? Les aspirations exogènes d’Emmanuel Macron correspondent-elles à celles du défi de responsabilité des Africains eux-mêmes ? La superposition des discours en  échos par certaines figures (Mabanckou, Beyala, Diome…) entonne-t-elle un chant de dissonance consciencieuse sur les idéologies coloniales d’une langue française au service d’un Centre conservateur ou fédérateur d’une francophonie multipolaire? Quelles sont les représentations sociales que suscitent les discours du Président français, Emmanuel Macron ? Dans une logique d’interdiscours quel(s) rapport(s) entretiennent les discours de Macron, ceux de l’ex-Président français Nicolas Sarkozy, François Hollande ou de certains Président africains (Roch Marc  Christian Kaboré, Patrice Talon, Macky Sall, Alassane Dramane Ouattara…) sur l’Afrique ?

L’occasion est donnée aux chercheurs de creuser les jeux et les enjeux discursifs en faveur de la reconstruction et même de l’émergence de l’Afrique, ses implicites et ses intentionnalités. Leurs analyses reposeront sur les corpus bien circonscrits en rapport avec la thématique générale de l’appel à contributions. Ils pourront ainsi scruter les trois discours phares de Macron, le discours de Macron en lien avec celui de Nicolas Sarkozy prononcé au Sénégal, les discours des social Networks (réseaux sociaux), les discours des forums de discussion, des émissions radiophoniques, les discours journalistiques, etc.

Les contributeurs sont invités à orienter leur contribution vers les axes suivants qui ne sont pas exhaustifs :

Axe 1 : Francophonie (linguistique, éducative, littéraire, culturelle, économique et diplomatique)

Axe 2 : Analyse de discours

Axe 3 : Communication et Stratégie

Axe 4 : Mémoire et Histoire africaine

Axe 5 : Sciences et Développement durable

Axe 6 : Patrimoine culturel et touristique

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Modalités de soumission des résumés

Les propositions de contribution devront inclure un titre, un résumé de 3500 signes au maximum, espaces compris, 4 à 6 références bibliographiques pertinentes, 5 mots clés et l’indication de l’axe et/ou du sous-axe choisi. Le résumé devra comporter les éléments suivants : le cadre théorique, la méthodologie, la nature des données d’analyse, les axes et les résultats provisoires.

Elles devront être accompagnées d’une brève notice biobibliographique comportant les renseignements suivants : le nom, le statut, l’affiliation et les coordonnées de l’auteur (numéro de téléphone, E-mail, boîte postale).

Les propositions de contribution sont à adresser simultanément en document Word aux adresses suivantes : evenant2002@yahoo.fr / herve3005@yahoo.fr

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Calendrier

Date limite pour proposer une contribution : 30 juin 2018

Date limite de la notification d’acceptation : 30 juillet 2018

Date limite d’envoi des articles rédigés : 1er septembre 2018

Date de publication de l’ouvrage : décembre 2018 

Comité de coordination

Paul Zang Zang (Université de Yaoundé I), Sanda-Maria Ardeleanu (Université Stefan Cel Mare de Suceava), Venant Eloundou Eloundou (Université de Yaoundé I) et Louis Hervé Ngafomo (Université de Yaoundé I)

Comité scientifique (classé par ordre alphabétique)

Alice Delphine Tang (Université de Yaoundé I)

Alphonse Joseph Tonye (Université de Yaoundé I)

Armand Leka Essomba (Université de Yaoundé I°

Barnabé Mabala Ze (Université de Yaoundé I)

Bruno Maurer (Université Paul Valéry Montpellier 3 (France)

Christine Onguéné Essono (Université de Yaoundé I)

Daniel Abwa (Université de Yaoundé I)

Denis Legros (Université Paris 8)

Désiré Atangana Kouna (Université de Yaoundé I)

Dieudonné Mbena(Université de Yaoundé I)

Edmond Biloa (Université de Yaoundé I)

Etienne Dassi (Université de Yaoundé I)

Gérard Messina (Université de Yaoundé I)

Gérard Marie Noumssi (Université de Yaoundé I)

Germain Moïse Eba’a (Université de Yaoundé I)

Henri Boyer (Université Paul Valéry Montpellier 3)

Jean Benoît Tsofack (Université de Dschang)

Jean Bernard Evoung Fouda (Université de Yaoundé I)

Jean Biwole Fouda (Université de Yaoundé II)

Jean Claude Abada Medjo (Université de Maroua)

Jean Emmanuel Pondi (Université de Yaoundé I)

Jean Tabi Manga (Université de Yaoundé I)

Joseph-Vincent NTUDA EBODE (Université de Yaoundé II)

Julie Boissonneault (Université Laurentienne)

Kebbas Malika, Professeur (Université de Blida)

Louis Martin Onguéné Essono (Université de Yaoundé I)

Louis-Jean Calvet (Université de Provence)

Lucien Ayissi (Université de Yaoundé I)

Marcelin Vounda Etoa (Université de Yaoundé I)

Messaoudi Leila (Université Ibn Tofail – Kénitra)

Moussa Daff (Université Cheikh Anta Diop Dakar)

Nadia Grine (Université Alger 2)

Ngalasso-Mwatha Musanji (Université Michel de Montaigne - Bordeaux 3)

Pascal Charlemagne Messanga Nyamding (Université de Yaoundé II- IRIC)

Patricia Bissa Enama (Université de Yaoundé I)

Peter Blumenthal (Université de Cologne)

Philippe Blaise Essomba (Université de Yaoundé I)

Philippe Blanchet (Université de Rennes 2)

Raymond Mbassi Ateba (Université de Maroua)

Richard Laurent Omgba (Université de Yaoundé I)

Sabine Dio-Klaeger (Université de Koblenz Landau)

Valentin Feussi (Université François Rabelais-Tours)

Véronique Castellotti (Université François Rabelais-Tours)