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Appels à contributions
La fabrique du commun : langage, mémoire et éducation (Besançon)

La fabrique du commun : langage, mémoire et éducation (Besançon)

Publié le par Marc Escola (Source : Rose-Marie VOLLE)

Appel à communications et à contributions

Journées d’étude :

« La fabrique du commun : langage, mémoire et éducation »

Fédération de recherche de l’ESPE de Franche-Comté

Besançon, les 29 et 30 novembre 2018

 

L’axe 1 « Fondements politiques et culturels de l’éducation » de la fédération de recherche de l’ESPE de Franche-Comté a engagé depuis 2015 une réflexion interdisciplinaire – histoire, philosophie, sociologie, sciences du langage - sur la notion de citoyenneté. Des journées d’études « Éducation à la citoyenneté » ont été organisées en novembre 2015. Elles ont été suivies en novembre 2016 par les  journées « Citoyenneté et éducation par la société ». Les journées d’étude « La fabrique du commun : langage, mémoire et éducation » prendront la suite de la réflexion les 29 et 30 novembre 2018.  Chacune de ces manifestations scientifiques donne lieu à la publication d’un ouvrage collectif. Le premier volume est paru en avril 2018 :  J. PASTEUR et C. WIDMAIER (dir.), 2018, L’éducation à la citoyenneté, Besançon, PUFC. Un second volume est à paraître fin 2018 sous la direction de G. LABARRE. Les journées de novembre 2018 feront elles aussi l’objet d’une publication aux Presses Universitaires de Franche-Comté.

 Les travaux engagés en 2015 se sont efforcés de procéder au défrichage conceptuel de la notion de citoyenneté, son élaboration, son évolution et sa diffusion dans le cadre de l’institution éducative. Les contributions s’inscrivaient dans des champs disciplinaires volontairement larges et sur une temporalité longue, de l’antiquité à nos jours. Les journées d’études de 2016 ont développé un second volet portant sur l’éducation par la société. Trois axes de réflexion étaient ainsi proposés. Le premier abordait le statut des discours produits par la société elle-même à propos de la citoyenneté. Quelle a été la force de l’idéologie civique dans les sociétés au cours de leur histoire ? Quelles sont les valeurs et les normes auxquelles elles recourent pour les promouvoir ? Le deuxième axe interrogeait la diffusion de la notion de citoyenneté au sein de la société, y compris en dehors ou « aux marges » de l’institution éducative. Quels sont les acteurs et les médias assurant cette diffusion, leurs rôles et leurs moyens ? Le troisième axe de réflexion proposait de questionner l’idée d’une « crise de citoyenneté », en cherchant à en délimiter les contours et à en interroger l’historicité, notamment en regard de la période moderne.

Si la « crise » de la citoyenneté contemporaine a pour trait principal un effet de désengagement, de déréalisation ou de retrait de la chose commune, on souhaiterait pour ces 3° journées d’étude être attentif à tout ce qui, à l’inverse, suppose la participation, l’élaboration et l’action – soit sa dimension de « fabrique ». Dans cette perspective, la question du langage nous apparaît incontournable : Quel rôle joue le langage en tant que lieu de construction d’un sujet émancipé et lieu de mémoire dans la « fabrique du commun » à laquelle l’école se doit de contribuer ? Que ce soit pour en opérer la critique (R.Balibar, P.Bourdieu, R. Barthes) ou en en dénoncer les mutations et les ambiguïtés (H. Merlin-Kajman ou J-C. Milner), de nombreux travaux ont souligné l’importance d’une « politique de la langue » en matière d’éducation. Parce qu’elle est, du point de vue historique, politique et social, l’institution chargée d’articuler l’émancipation individuelle et la mémoire collective, l’école est le symbole de ce défi, tout comme la chambre d’écho des incertitudes croissantes dont il est l’objet.

Le langage pourra donc être abordé dans ses différentes dimensions :

— en tant que langue. Quelle conception de la citoyenneté peuvent sous-tendre des choix en matière de langue(s) de scolarisation ? Ou encore de quelles façons l’institution scolaire pense-t-elle le rapport à la norme, aux lois du langage à l’école comme condition d’un rapport « civil » à autrui ?

— en tant que mémoire discursive. Les mots font sens et résonnent en lien avec des traditions discursives, différentes d’une langue à l’autre, qui sont l’objet d’une transmission en particulier à l’école. Les mots « peuple », « citoyen », « laïcité », etc. ont une historicité dont le lien à la « fabrique du commun » doit être pensé. Il nous apparaît fondamental d’adopter une perspective comparatiste sur les régimes de transmission des valeurs civiques propres à certaines époques et certaines ères culturelles. Comment chacun de ces régimes a-t-il par exemple envisagé le rôle des « récits fondateurs » de la citoyenneté ?

— en tant que parole où se constitue le sujet/le citoyen. Quel type de parole, à la fois dans sa dimension de l’adresse et de la prise de parole, doit être visée à l’école pour la formation d’un sujet émancipé, d’un citoyen qui pourra prendre place dans un espace public démocratique ? On pourra entre autre interroger le lien entre la parole dans la transmission et l’élaboration de de l’esprit critique.

L’approche est fondamentalement interdisciplinaire. L’objectif est de croiser les points de vue sur la construction d’un même objet « la fabrique du commun » : toute proposition qui envisagera d’articuler les notions de langage et de mémoire pour interroger leur pertinence dans le champ éducatif sera examinée. De même, nous souhaitons poursuivre nos travaux sans limitation quant aux ères culturelles et quant aux périodes envisagées.

*

Les propositions sont à envoyer à rose-marie.volle@univ-fcomte.fr et julien.pasteur@univ-fcomte.fr avant le 6 septembre 2018. 2000 à 3000 signes maximum, format .doc (Word), .odt (Open Office) ou .pdf (Adobe Acrobat).

Y figureront :

- titre
- nom et prénom de l’auteur / des auteurs / appartenance institutionnelle
- résumé
- références bibliographiques principales.