Édition
Nouvelle parution
G. Perros, Œuvres (coll. Quarto)

G. Perros, Œuvres (coll. Quarto)

Publié le par Marc Escola

GEORGES PERROS

Œuvres

Édition de Thierry Gillybœuf

Collection Quarto, Gallimard
Parution : 23-11-2017
1600 p. — ISBN : 9782072733581

Ce volume contient la totalité de l'œuvre de Georges Perros ainsi que de nombreux inédits. Elle est ici établie par ordre chronologique pour Papiers collés, Poèmes bleus, Une vie ordinaire, Papiers collés II, Échancrures, L'Ardoise magique et Papiers collés III, et par ordre d'écriture pour les inédits, les textes non repris en volume ou ceux réunis après sa mort.

Attiré par la scène et l'envers du décor, sa première vocation fut le théâtre – une déception. Restent la force des mots, le phrasé. Glissement de l'oral à l'écrit. Sans revenus fixes, il assuma son dénuement volontaire, acharné à noircir ses petits carnets, ses agendas, seulement riche d'une moto.

Ses amis, peu nombreux mais présents, le guidèrent. Gérard Philipe le recommande à Jean Vilar. Son métier ? Lecteur pour le T.N .P. Vilar s'est-il amusé autant que nous à lire ses comptes rendus ? Ils tiennent en peu de mots : l'intrigue, la meilleure réplique, son jugement. Pas de bavardage, ni de laconisme, c'est impitoyablement drôle – l'élégance de l'humour assassin.

Georges Poulot (1923-1978) devient Georges Perros, l'homme inclassable de la littérature, le lecteur insatiable, le critique avisé, le touche-à-tout. Sa rencontre avec Jean Grenier amorce un tournant. Il consent à lui montrer quelques textes. Grenier les aime, s'empresse de les donner à lire à Paulhan, la N.R.F. les publie. Le ton est donné, la pensée entière, vive, l'écriture acérée et précise.

C'est à son corps défendant qu'il réunit et publie Papiers collés – et les ouvrages suivants –, parce que la vie matérielle, avec toute une famille, l'a rattrapé et qu'il faut vivre. Il place si haut la littérature qu'il se juge toujours indigne d'un tel sacerdoce. Loin de Paris, à l'écart de tout «milieu», à Douarnenez, il officie de notes, de lectures, de poèmes. L'homme parle, malgré lui. Et lorsque le verbe le fuit, il dessine, peint, pour retrouver la seule écriture qui vaille : celle du quotidien, ces instants sans importance, l'anecdotique, où se niche l'essentielle vérité. Comment la poésie peut-elle enchanter notre réalité? Comment transcender la douleur ? Aimer, se pardonner ? Comment vivre ?

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On peut lire sur en-attendant-nadeau.fr un article sur cet ouvrage :

"Délit de fuite", par Linda Lê.

Et sur nonfiction.fr :

"Georges Perros : je me suis fait un non", par A. Coudreuse.