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"Forcer le monde à venir au monde". Le renouvellement de la représentation de l’Afrique à travers la littérature (Kassel)

Publié le par Marc Escola (Source : Lydia Bauer)

"Forcer le monde à venir au monde".

Le renouvellement de la représentation de l’Afrique à travers la littérature

Atelier dans le cadre de la 36e journée des romanistes allemands, Université de Kassel,

29.09. – 02.10.2019

 

Dans son essai Sortir de la grande nuit. Essai sur l’Afrique décolonisée (2013), le politologue Achille Mbembe cite un passage de la préface du roman L’État honteux (1981) de l’écrivain congolais Sony Labou Tansi : « J’écris, ou je crie, un peu pour forcer le monde à venir au monde » (Mbembe 2013 :  224), et parle de l’exigence de « créer du nouveau » (ibid.) dans les littératures africaines d’aujourd’hui. La « renaissance africaine » est actuellement devenue un leitmotiv. Nous assistons à un discours de renouvellement à tous les niveaux. Ce renouvellement est avant tout marqué par la volonté de sortir de l’image propagée de la victimisation, de la volonté de décoloniser et de décentrer la pensée et de se réapproprier son histoire.

La force de la littérature consiste dans le fait qu’elle reflète la vie du passé et du présent et imagine l’avenir. Les textes littéraires nous fournissent des modèles de vie et nous proposent en même temps des chemins à suivre. Selon l’ethnologue sénégalais Cheikh Anta Diop, « [l’]essentiel, pour le peuple, est de retrouver le fil conducteur qui le relie à son passé ancestral le plus lointain possible. Devant les agressions culturelles de toutes sortes, devant tous les facteurs désagrégeants du monde extérieur, l’arme culturelle la plus efficace dont puisse se doter un peuple est ce sentiment de continuité historique. » (Diop, Cheikh Anta, Civilisation ou Barbarie. Anthropologie sans complaisance, 1981, 272) Mais en même temps, il se pose la question de savoir de quelle manière le passé peut être appréhendé et pensé de façon neuve. Dans ce contexte, il est p. ex. intéressant de voir la (re)découverte de la Charte de Kurukan Fuga datant du XIIIe siècle dans laquelle une ébauche des droits humains est présentée, mentionnée dans Marianne porte plainte ! (2017) de Fatou Diome.

Dans les littératures africaines francophones autant en Afrique que dans la diaspora naissent de nouvelles formes et de nouveaux cadres de pensée. Le but de la section sera de saisir ces différentes formes de renouvellement en ce qui concerne les contenus et les formes telles que syntaxe, champs lexicaux, styles ou métaphores (notamment de la renaissance), tout en révélant les influences des théories d’un vivre ensemble.

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Veuillez envoyer vos propositions de communications (maximum 300 mots) avec une courte bio-bibliographie au plus tard le 2 janvier 2019 à l‘adresse suivante : lydbauer@uni-potsdam.de