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Colloque :

Colloque : "Fécondité du haïku dans la création contemporaine" (Paris 3)

Publié le par Université de Lausanne (Source : muriel detrie)

Colloque « Fécondité du haïku dans la création contemporaine »

 

Organisé par le CERC de l’université Sorbonne Nouvelle-Paris 3 et par les éditions-librairie Pippa

Vendredi 14 et samedi 15 juin 2019

 

PRESENTATION

Depuis plus d’un siècle qu’il a commencé de se diffuser en dehors du Japon, le haïku est devenu, au prix d’adaptations diverses par rapport à son modèle originel, une forme poétique internationale extrêmement populaire et productive.

Mais depuis quelques décennies, sa vitalité se manifeste, non plus seulement par la création de courts poèmes inspirés de son modèle japonais, mais aussi par sa capacité à générer de nouveaux modes de création par association, combinaison ou assimilation avec d’autres formes littéraires comme le roman, le conte, le récit de voyage ou le journal intime, ou avec d’autres moyens d’expression que la littérature comme la musique, les arts plastiques, la photo et la vidéo, les arts du spectacle, ou encore avec des outils scientifiques ou numériques comme les mathématiques ou les réseaux sociaux.

Un large spectre d’œuvres est concerné par ce phénomène, depuis les œuvres romanesques, ou picturales, ou filmiques, ou musicales, etc. dans lesquelles sont insérées des haïkus, en passant par celles qui prennent le haïku pour sujet ou des haïkus pour source d’inspiration, jusqu’à celles qui ne présentent même plus de haïkus mais se font elles-mêmes « haïkus » en quelque sorte en recourant aux principes formels ou esthétiques attribués au haïku.

Si l’on peut déjà trouver dans la culture japonaise quelques exemples de formes hybrides inspirées par le haïku comme le haibun (texte en prose-haïku) pratiqué par Bashô, le haiga (peinture-haïku) représenté notamment par Buson, ou le « roman-haïku » expérimenté par Sôseki dans son récit Kusamakura (Oreiller d’herbes), celles qu’on voit se développer aujourd’hui partout dans le monde ne se réclament d’aucun antécédent japonais et dérivent plutôt des adaptations et interprétations du haïku  qui ont été faites hors du Japon, ainsi que des possibilités offertes par les nouvelles technologies.

Ce colloque se propose donc de réfléchir à ce qui dans le haïku, mais aussi dans sa réception en Occident (et notamment dans le monde francophone), fait son étonnante fécondité aujourd’hui : est-ce par ses contraintes formelles que le haïku constitue un modèle transposable dans d’autres formes de création ? est-ce par sa brièveté qu’il appelle le développement en séries, ou son association avec la prose, ou le complément des autres arts ? peut-on dire que les autres arts ou moyens d’expression le modifient en tentant de compenser sa brièveté ou n’est-ce pas lui qui contamine ceux-ci et les transforme ? n’est-ce pas aussi par l’état d’esprit, le rapport au monde, voire le mode de vie ou la philosophie qui le sous-tendent qu’il inspire les créateurs ? 

Comme la plupart des formes de création générées par le haïku sont encore naissantes et ne sont donc pas répertoriées dans les dictionnaires, il s’agira d’abord d’identifier ces formes et de réfléchir à leur rapport avec le haïku en partant non de définitions a priori, mais des œuvres qui sont censées les représenter.

La démarche sera donc empirique : ainsi, si une œuvre est présentée par son créateur, son éditeur ou la critique, comme « roman-haïku », ou « voyage-haïku », ou « photo-haïku », ou « vidéo/ciné-haïku », ou « haïku musical », ou « haïku-mathématique », ou « twitt’haïku », ou « e-ku », etc., elle méritera d’être examinée quand bien même elle ne comporterait pas de haïku(s) à proprement parler.

Le colloque réunira aussi bien des chercheurs qui étudieront les œuvres mêmes se réclamant du haïku que des écrivains et artistes qui pourront exposer leurs intentions et leurs expérimentations, et dire en quoi le haïku les inspire. De cette rencontre entre études scientifiques et témoignages personnels, nous espérons que pourra sortir une meilleure compréhension de ce paradoxe qui fait que le haïku qu’on a pu qualifier de « plus petit poème au monde » est devenu le catalyseur d’une invention de formes sans cesse renouvelées.

 

CONTRIBUTIONS

Les propositions de communication (titre et résumé d’une dizaine de lignes, accompagnés d’une courte présentation biographique) sont à envoyer avant le 17 septembre 2018 à :

Muriel Détrie, CERC, Université Sorbonne Nouvelle-Paris 3 : muriel.detrie@wanadoo.fr

Dominique Chipot, haïjin, lelivredehaiku.fr : dominique.chipot@orange.fr  

Brigitte Peltier, éditions librairie Pippa : bpeltier@noos.fr