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Famille et parenté dans les fictions pour la jeunesse (Lille)

Famille et parenté dans les fictions pour la jeunesse (Lille)

Publié le par Marc Escola (Source : Bochra Charnay)

Famille et parenté dans les fictions pour la jeunesse

Colloque international

Université de Lille, 14-15 Novembre 2019

 

« Les normes de conduite, les valeurs positives ou négatives attachées, dans toutes les sociétés, aux diverses positions de parenté sont le socle sur lequel sont élaborées les figures du père idéal, de la fille modèle, du cousin (croisé) exemplaire et leurs contreparties négatives : la mère indigne, le fils ingrat, l’oncle maternel qui a renié ses devoirs vis-à-vis de ses neveux. Un pas de plus, et l’on se retrouve dans un conte de fées ou au cœur de la Bible, dans ce passage par exemple où Caïn, dévoré de jalousie, tue son frère Abel, le fils obéissant et donc l’enfant préféré de son père », écrit Maurice Godelier dans son ouvrage essentiel Métamorphoses de la parenté[1].

L’objectif de ce colloque sera d’explorer les relations parentales les plus diverses d’une culture donnée dans toutes les combinaisons possibles exploitées par les fictions pour l’enfance et la jeunesse, qu’il s’agisse de contes traditionnels ou d’auteur, de romans, d’albums, de bandes dessinées, de films, animés ou non, de jeux vidéo, etc.

Il s’agira de privilégier les relations par rapport aux figures parentales, plutôt que celles-ci qui en sont les aboutissants. Ainsi, la figure de la « mauvaise mère », notamment dans les contes, sera-t-elle représentée soit par la marâtre, qui résulte ou d’une relation forcée quand le père impose son choix à son-ses enfant-s, ou d’une relation consentie, lorsque c’est l’enfant qui choisit sa mère adoptive – parfois même aux détriments de sa mère biologique –, soit par la mère biologique lorsque celle-ci par ex., privilégie une autre relation avec un amant.

Il sera possible d’appréhender :

  • Les relations entre parents (père-mère) que cette union soit ou non scellée par le mariage ou par un contrat, entre individus de sexes différents ou de même sexe, ce qui inclut le processus de procréation.
  •  Les relations entre frères et/ou sœurs du père ou de la mère, à divers niveaux de la parenté : oncle-tante et neveux-nièces, par ex. qui peuvent apparaître sous la forme de relations de solidarité ou, au contraire, des relations de désintérêt ou encore conflictuelles.
  • Les relations parents-enfants, que celles-ci soient consenties ou non : enfants abandonnés, adoptés, recueillis, cédés, volés ; parents éliminés, parents choisis, parents légitimes /illégitimes.
  • Les relations dans la fratrie : entre frère et sœur, ou entre frères, ou entre sœurs, de la même lignée ou non, que celles-ci soient solidaires ou conflictuelles, affectueuses ou haineuses, perturbées, par la jalousie par ex., ou harmonieuses.

Les fictions pour l’enfance et la jeunesse manifestent des transformations familiales et des crises de la parenté. A travers celle-ci se pose, entre autres, « la question des formes et des fondements des pouvoirs masculins ou féminins dans les sphères de la vie privée et publique »[2], ainsi que celle des nouvelles formes d’autorité vis-à-vis des enfants où il s’agit plutôt de convaincre que d’être obéi et celle des nouvelles situations parentales provoquées par l’éclatement des familles.

Il s’agira d’étudier aussi bien les fictions qui représentent encore la famille comme le sanctuaire des valeurs de la société, notamment celles de respect et de solidarité, où l’individu se réalise par et dans le groupe, que les fictions qui représentent désormais la famille comme le choix librement consenti d’individus désireux de vivre selon leurs désirs et leurs sentiments, au-delà des préjugés et des conventions, des rapports de classes et des religions. Tout en sachant qu’une fiction ne fonctionne que lorsque survient une crise des rapports familiaux, quel qu’en soit le modèle, qui sera ou non résolue.

Les communications attendues devront être innovantes, originales et inédites.  

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Comité d’organisation

Bochra CHARNAY, ALITHILA, Université de Lille

Thierry CHARNAY, ALITHILA, Université de Lille

Comité scientifique

Sandra BECKETT, Brock University, Saint Catharines, Canada.

Bochra CHARNAY, EA 1061 ALITHILA (Analyses Littéraires et Histoire de la Langue), Université de Lille.

Thierry CHARNAY, EA. 1061 ALITHILA (Analyses Littéraires et Histoire de la Langue), Université de Lille.

Kirill CHEKALOV, Institut de Littérature mondiale de l’Académie des Sciences de Russie, Moscou.

Laurent DEOM, EA 1061 ALITHILA (Analyses Littéraires et Histoire de la Langue), Université de Lille.

Danièle HENKY, E.A. 1337 Configurations Littéraires, Université de Strasbourg.

Kvĕtuše KUNEŠOVÁ, Département de langue et Littérature françaises, Faculté de Pédagogie, Université de Hradec Kralové, République tchèque.

Natacha RIMASSON-FERTIN, ILCEA4, Université Grenoble-Alpes.

Marie-Agnès THIRARD, EA 1061 ALITHILA (Analyses Littéraires et Histoire de la Langue) Université de Lille.

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Modalités et calendrier

Les propositions de communication (titre, résumé de 1500 caractères maximum (espaces comprises), mots clés, et références bibliographiques seront accompagnées d’une brève biobibliographie de 1500 caractères (espaces comprises) maximum comprenant : statut, établissement et équipe d’accueil ainsi que les principales publications récentes.

Les communications retenues par le comité scientifique et présentées lors du colloque feront l’objet d’une publication.

Les propositions sont à envoyer, au plus tard, le 20 juin 2019 à l’adresse suivante :

litteraturejeunesseunivlille@gmail.com

Un message de confirmation sera adressé, au plus tard, le 10 juillet 2019 aux contributeurs dont les propositions auront été retenues.

 

 

 

 

[1] Maurice Godelier, Métamorphoses de la parenté, Flammarion, Champs essais, 2010 (2004), p. 306.

[2] Ibid., p. 38.