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 Discours de la haine dissimulée. Quelles stratégies de contre-discours ? (Semen, n° 47)

Discours de la haine dissimulée. Quelles stratégies de contre-discours ? (Semen, n° 47)

Publié le par Université de Lausanne (Source : Maria Constantinou)

APPEL À CONTRIBUTION

Discours de la haine dissimulée.

Quelles stratégies de contre-discours ?

Semen n° 47 Parution : avril 2019

Coord. : Fabienne Baider et Maria Constantinou

(Département d’Études françaises et européennes, Université de Chypre)

Argument

« La réflexion méthodologique paraît urgente, compte tenu de la montée en puissance des nouveaux discours identitaires, communautaristes, négationnistes et racistes. Em-pruntant aux passions communes, ces discours persuasifs cherchent à réduire la plura-lité des valeurs culturelles nécessaires à la vie en société. » (Rinn 2008, 13)

Il y a dix ans déjà, Michael Rinn appelait à une réflexion méthodologique consacrée aux ‘nouveaux discours identitaires, négationnistes et racistes’. Une telle réflexion est toujours d’actualité. La circula-tion accrue de tels discours a fait dire aux spécialistes des réseaux sociaux que le cyberespace, lieu de communication, d’expression et de construction identitaire, se voyait transformé en une quasi « fa-chosphère », pour reprendre le titre de l’ouvrage des journalistes Dominique Albertini et David Dou-cet (2016). On peut se demander si les discours qualifiés ‘de haine’, d’exclusion et de violence, se ma-nifestent de manière différente en ligne ou hors ligne. Même si les premiers se caractérisent par des spécificités d’ordre technologique, ils ont en partage le fait de recourir à des actes de communication cadrés dans des argumentations qui vont des théories complotistes (Nicolas 2014 ; Chevassus-au-Louis 2014 ; Danblon et Nicolas 2010) aux apologies du fascisme et du terrorisme, en passant par des propos diffamatoires (Yus 2011). Cette dynamique dialogique peut se mettre au service d’une « visée argumentative » (Amossy 2000) et incitative dans sa dimension perlocutoire, pour faire d’abord croire et ensuite « faire faire » (Rabatel 2015 ; Amossy et Koren 2010 ; Hailon 2010 ; Cha-raudeau 2009, 2011; Banks 2007).

Les thématiques de haine peuvent de fait être accompagnées de formulations violentes ; leur identifi-cation, analyse et déconstruction relèveraient alors des recherches consacrées aux insultes et à la vio-lence verbale. Cependant, les discours de haine peuvent être aussi masqués et s’accompagner ou non de violence verbale. En effet, certaines figures discursives contribuent à l’intensité affective et à la véhémence de manière insidieuse (Rinn 2009, 336). Les discours d’exclusion se manifestent égale-ment à l’aide de textes ou d’images, envisagées comme narrations ; ils reposent souvent sur des mythes (comme celui des chiffres qui ‘parlent d’eux-mêmes’), des métaphores, des stéréotypes (comme ceux de menace et d’insécurité menant à une confrontation Eux/Nous) sur des phénomènes d’intertextualité (ainsi la reprise des discours de leaders nazis), sur « du déjà dit », « du pré-construit » ou du « prêt à penser » (Wodak 2015 ; Amossy et Herschberg-Pierrot 1997 ; Schmitt 1996, Authier-Revuz 1982 ; Pêcheux 1975), des actes de langage favorisant un certain ethos et des disposi-tions à agir (Rabatel 2015). Le sarcasme et l’humour sont aussi des armes privilégiées dans les dis-cours islamistes extrémistes (Rinn 2009) et dans les discours néo-nazis (Baider et Constantinou 2017). Ces moyens discursifs contribuent autant à favoriser une montée en tension qu’à atténuer celle-ci (Musolff 2016 ; Amossy 2009 ; Desmons et Paveau 2008 ; Amossy 1997 ; Grimshaw 1990). Richardson et Wodak (2009) ont dénoncé le détournement de propos dans la circulation des infor-mations sur la Toile : ainsi des slogans tels que ‘des emplois français pour les Français’ ou ‘immigra-tion choisie’ (Brilliant 2011) ne disent pas explicitement que seuls des Blancs doivent avoir les em-plois ou que les immigrants non choisis doivent être déportés ou refoulés. Cependant, ces slogans cultivent à la fois une politique d'exclusion économique ou sociale et une « ambivalence calculée » (Richardson et Wodak 2009, 262), qui ouvrent la porte à un racisme plus pernicieux. De fait, des par-tis résolument extrémistes peuvent reprendre ces slogans – devenus légitimes avec l’utilisation qu’en font des autorités dites démocratiques – mais en en détournant le sens originel. Ces discours vio-lemment discriminatoires, mais qui opèrent paradoxalement ‘en douceur’, ont fait l’objet de re-cherches dans le milieu anglo-saxon (Assimakopoulos, Baider & Millar 2017 ; Wodak et Richardson 2013 ; Richardson et Wodak 2009 ; Reisigl et Wodak 2001), notamment au sein de la communauté des chercheurs en Critical Discourse Analysis (Ben-David et Matamoros-Fernández 2016 ; Shepherd et al. 2015 ; Wodak 2015, Wodak et al. 2012 inter alia). Les recherches francophones sur de tels dis-cours (Aubry et Turpin 2012 ; Faye 2004) se concentrent de plus en plus sur les interactions sur la Toile (Barats 2013 ; Tisseron 2011 ; Hérault et Molinier 2009). Des appels à contribution récents sur des sujets annexes confirment l’urgence de la réflexion soulignée par Rinn (2009) mentionnée plus haut, tels que le numéro de Mots (2018) consacré aux discours racialisants, le colloque Stigmatiser1 (2017) et le numéro 8 de Studii de lingvistica (2018)2 consacré au discours sur l’immigration, particuliè-rement propice à l’appel à la haine (cf. les travaux de Wodak 2015 inter alia ; de Van Dijk 2006 inter alia). Plusieurs numéros de Semen (Auboussier 2015 ; Amossy et Burger 2011 ; Moïse et Opréa 2015) ainsi que des groupes de recherche (Fracchiolla et al 2013 ; Moïse 2006, 2012 inter alia), travaillant d’un point de vue interactionnel la violence verbale parfois échangée par courriel, ont identifié le rôle central des rapports de pouvoir, et montré que la violence ‘détournée’ permet des effets perlocutoires similaires à la violence déclarée, mais sans ‘perdre la face’ (Moïse et Opréa 2015). Au fur et à mesure des échanges se construisent ainsi des processus de catégorisation qui font et défont l’objet de la dis-cussion, l’identité des sujets participants et des tiers.

1 http://www.fabula.org/actualites/stigmatiser-normes-sociales-et-pratiques-mediatiques_76623.php

2 https://www.fabula.org/actualites/le-discours-politique-identitaire-face-aux-migrations-appel-contribution-pour-le-numero-8-de-la_77944.php

Dans cette livraison de Semen, nous poursuivrons l’interrogation sur les schèmes structurants et les stratégies discursives du discours de haine implicite (telle que celle de la naturalisation des discours), ainsi que sur les contre-discours que suscitent ces stratégies, ces derniers ayant été beaucoup moins étudiés. À la suite d’Auboussier (2015), nous entendons donc par contre-discours tout discours qui se définit ‘par proximité et différenciation par rapport à d’autres discours’ (Plantin 1993 ; Doury et al. 2015), ainsi que dans une visée de justification et une visée de positionnement :

Lorsqu’on argumente, on vise certes à justifier un point de vue mais cette visée justificatoire s’accompagne d’une visée de positionnement du discours par rapport à un autre discours […] que l’on désignera par l’étiquette de contre-discours pour bien marquer sa fonction structurante dans l’argumentation (Micheli 2012 [en ligne] cité dans Auboussier 2015)

Plus précisément, si nous reprenons la définition d’Amossy, l’argumentation peut être appréhendée comme un ensemble de « moyens verbaux qu’une instance de locution met en oeuvre pour agir sur ses allocutaires en tentant de les faire adhérer à une thèse, de modifier ou de renforcer les représentations et les opinions qu’elle leur prête, ou simplement de susciter leur réflexion sur un problème donné » (2000 : 29). Les réponses au discours de haine peuvent donc avoir des visées argumentatives différentes : réagir au discours de haine par des contre-arguments, proposer une alternative afin de persuader, modifier le point de vue, offrir un objet de réflexion, délégitimer ce qui est présenté comme allant de soi, ‘courager’ un positionnement alternatif (Rabatel, 2015); ce contre-discours ou ce ‘discours autre’ peut aussi proposer et encourager des images du monde ou de soi, nouvelles ou concurrentes (Carbou 2015) sans pour cela s’opposer formellement au discours de l’interlocuteur.

Ce numéro invite donc à interroger les notions de discours de haine dissimulée et leurs contre-discours à partir d’exemples concrets analysés dans le cadre d’un modèle argumentatif, rhétorique, énonciatif ou sémiotique (Auboussier 2015 ; Amossy 2014 ; Micheli 2012). Les exemples seront choisis selon cette spécificité d'une contre-attaque argumentative, rhétorique, énonciative ou sémiotique visant les avatars de la haine dissimulée. Les analyses chercheront à déconstruire « le discours pour en retrouver les composantes et reconstruire, derrière la concrétisation matérielle de surface, le modèle qui la sous-tend et la logique qui la met en mouvement […] » (Amossy 2012, 8).

Nous invitons les linguistes, sociolinguistes, sémioticiens, analystes du discours et de l’argumentation à s’interroger sur les problématiques abordées ci-dessus qui se déclineront sur deux axes :

Axe 1. : Stratégies discursives de haine dissimulée. Cet axe vise toute stratégie indirecte permettant l’adhésion potentielle aux discours haineux ou fortement discriminatoires. On pourra aussi aborder la question de savoir si de telles stratégies peuvent éventuellement re-mettre en cause la qualification même de discours de haine.

Axe 2. : Stratégies construisant les contre-discours. Cet axe revisite le concept de contre-discours mais dans l’optique concrète d’établir comment déjouer les discours haineux.

L’étude de ces discours de haine pourra être longitudinale ou ponctuelle. Les données incluront la communication hors-ligne et en ligne.

Echéancier : Semen n° 47 (parution printemps 2019)

Envoi des propositions aux coordinatrices : 01/06/2018

Retour aux auteurs : 15/06/2018

Envoi des articles complets pour expertise : 15/09/2018

Retour d’expertise : 01/11/2018

Remise des articles définitifs après navettes et modifications : 15/01/2019

Parution : avril 2019

Les propositions d’articles (d’une page environ, références bibliographiques comprises) se-ront à envoyer, jusqu’au 1er juin 2018, exclusivement aux deux adresses suivantes :

fabienne@ucy.ac.cy

mariacon@ucy.ac.cy

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