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Appels à contributions
Des machines imaginantes médiatrices de fiction ? (Paris 8)

Des machines imaginantes médiatrices de fiction ? (Paris 8)

Publié le par Marc Escola (Source : Gabriel Tremblay-Gaudette)

(english version below)

Appel à contribution

« Des machines imaginantes médiatrices de fiction ? »

11, 12 et 13 décembre 2018 à l’Université Paris 8

 

Ces journées d'études sont organisées par

Pierre Cassou-Noguès, Gabriel Tremblay-Gaudette, Arnaud Regnauld et François Sebbah

dans le cadre du projet « Mondes, interfaces et environnements à l’ère du numérique »,

projet soutenu par le Labex Arts-H2H

(désormais fusionné dans l’Ecole Universitaire de Recherche ArTeC : http://eur-artec.fr).

 

Le but de ces journées d'études sera d'interroger les machines en tant que médiatrices imaginaires. Ou, pour dire la même chose en sens inverse, il s'agira d'interroger la fiction contemporaine en tant qu'elle se médiatise par les machines. Nous prenons le terme d'imagination, ou de fiction, dans le sens le plus large pour y inclure des formes littéraires, artistiques, théoriques, spéculatives.

Les machines peuvent y figurer en quatre points au moins.

— Comme objet, lorsque la fiction prend pour objet principal une machine qui existe, ou non, dans la réalité.

— Comme sujet investi d'une vie intérieure, lorsque l'on prête une imagination aux machines ou que l'œuvre entend montrer l'imaginaire propre à une machine - ses rêves, par exemple. Cela suppose d'admettre que les machines rêvent, ou encore qu'il est possible pour l'artiste de réussir à faire rêver une machine.

— Comme médium, lorsque la fiction se déploie dans un médium structuré par une machine dont elle se trouve alors obligée de respecter les contraintes : le contenu d'un roman initialement publié sur Twitter ne pourrait pas se dérober à la limite des 140 caractères par tweet, tandis qu'une œuvre sur Facebook devrait logiquement jouer avec les modalités de publication et de référencement propre à ce média social, ainsi que s'appuyer sur son iconographie et son interface graphique.   

— Et, finalement, comme intermédiaire, lorsque la référence à une machine, qu'elle existe ou non, sert d'opérateur pour mettre en place une certaine situation, laquelle peut par exemple poser un problème spéculatif sous la forme d'une expérience de pensée.

Précisons que ces catégories ne sont pas bien stables ou mutuellement exclusives. Peut-être la machine n'est-elle jamais seulement objet mais toujours aussi moyen. Ou encore, l'artiste qui représente un rêve de machine produit une fiction qui est de facto structurée par une machine-médium. Ou, inversement, une œuvre sur une machine médium pourrait apparaître comme le rêve même de cette machine alors sujet. Et pour peu que ce rêve concerne cette machine qui le rêve, la machine sera aussi objet, c'est-à-dire moyen.

En somme, il s'agira d'interroger comment ces catégories, qui visent surtout à illustrer différentes façons dont les machines interviennent dans la fiction, peuvent bien passer les unes dans les autres. Chacun pourra en proposer d'autres, et de nouvelles machines médiatrices d'imagination – algorithmes, caméras, écrans, fusées, nano-robots, ordinateurs, réseaux neuronaux, robots compagnons, robots industriels, satellites, pour n'en nommer que quelques-unes…  –,  et des fictions dans lesquelles ces machines tiennent un rôle médiateur. Alors qu'il serait difficile de concevoir une œuvre de fiction campée dans le contemporain d'où les machines seraient entièrement absentes, un des objectifs de cette journée d'études consiste précisément à rendre manifeste l'omniprésence de celles-ci, invisibilisées par leur banalité mais réinvesties par l'entremise de la fiction.

Les fictions étudiées peuvent relever de littérature, des arts, de la philosophie, des sciences humaines et sociales. Ces journées voudraient rassembler autour de ces machines médiatrices d'imagination des chercheurs et artistes d'horizons différents.

Les propositions, d'une longueur maximale de 300 mots, accompagnées d’une brève notice bio-bibliographique doivent être soumises sur Easychair d'ici le 21 octobre 2018 : https://easychair.org/conferences/?conf=imag2018

Les participant.e.s dont les propositions seront retenues seront avisé.e.s par courriel dans les deux semaines suivant la réception des propositions.

Pour toute information complémentaire, merci de nous contacter à l’adresse suivante : gabrielgaudette at gmail dot com.

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Call for papers

“Imagining Machines as Mediators for Fiction" — December 11th-13th, 2018

 

These workshops are organized by Pierre Cassou-Noguès, Gabriel Tremblay-Gaudette, Arnaud Regnauld and François Sebbah as part of the project entitled « Mondes, interfaces et environnements à l’ère du numérique ». This project has received the support of Labex Arts-H2H (which has now merged with ArTeC graduate school : http://www.labex-arts-h2h.fr/communique-artec.html?lang=en)

 

            The purpose of these workshops will be to question the role of machines as mediators for fiction. In other words, it will be a matter of questioning contemporary fiction as it is mediated by machines. We take the term imagination, or fiction, in the broadest sense including literary, artistic, theoretical and speculative forms. 

            Machines can be listed in at least four categories.

- As objects, when the main object of fiction is a machine whether it exists in the real world, or not.

- As subjects invested with an inner life, when one lends an imagination to machines or when the work intends to show a form of imagination specific to a machine - its dreams, for example. This implies admitting that machines dream, or that it is possible for the artist to succeed in making a machine dream.

- As media, when fiction unfolds in a medium structured by a machine whose constraints it is then forced to respect: the content of a novel initially published on Twitter could not escape the limit of 140 characters per tweet, while a work on Facebook should logically play with the publication and referencing methods specific to this social media, as well as rely on its iconography and graphic interface.   

- And finally, as intermediaries, when the reference to a machine, whether it exists or not, serves as an operator to set up a certain situation, which can for instance raise a speculative issue in the form of a thought experiment.

           

            It should be noted that these categories are not very stable or mutually exclusive. It may be that the machine is never just an object but always a means. Or the artist who represents a machine’s dream produces a fiction that is de facto structured by a machinic medium. Or, conversely, an artwork or literary piece about a machinic medium could appear as the very dream of that machine that would then become a subject proper. And suffice that the dream’s content should be about the dreaming machine itself, the machine would then be an object as well, that is to say, a means.

            In short, the question will be to determine how these categories, which are mainly intended to illustrate the various ways in which machines intervene in fiction, can crosspollinate and interact with one another. Anyone should feel free to suggest other categories as well as new mediating machines for our imagination - algorithms, cameras, screens, rockets, nano-robots, computers, neural networks, companion robots, industrial robots, satellites, to name a few... - and fictions in which these machines play a mediating role. While it would be difficult to conceive a work of fiction rooted in the contemporary world from which machines would be entirely absent, one of the objectives of these workshops is precisely to make manifest the omnipresence of these works rendered invisible by their banality but reinvested through fiction.

The fictions under study may be in the fields of literature, the arts, philosophy, humanities and social sciences. We would like to bring together researchers and artists from different backgrounds around such mediating machines.

Proposals, up to 300 words in length, together with a brief bio-bibliographical note should be submitted by October 21, 2018 via EasyChair : https://easychair.org/conferences/?conf=imag2018

 

Participants whose proposals will be shortlisted will be notified by email within two weeks of receipt of the proposal.

For further information you may contact us at the following address:  gabrielgaudette at gmail dot com