Actualité
Appels à contributions
Cahiers Octave Mirbeau, n° 27 

Cahiers Octave Mirbeau, n° 27

Publié le par Marc Escola (Source : Samuel Lair)

Cahiers Octave Mirbeau, n° 27,

Classiques Garnier, 2019.

EAN13 : 12546879.

 

Le n° 27 des Cahiers Octave Mirbeau, désormais publiés chez Garnier présentera deux volets.

Le premier, « Octave Mirbeau et le cinéma » se penchera sur l’engouement du septième art pour l’œuvre de l’écrivain, depuis quelques décennies. Les contributions seront l’occasion de questionner le caractère complémentaire ou opposé des deux langages, littérature et cinéma, dans le cadre de l’adaptation à l’écran des œuvres de Mirbeau. L’œuvre de ce dernier est-elle un matériau cinématographique aisé, possible, ou au contraire peu malléable ? On pourra ainsi se pencher sur les difficultés et limites d’une mise à l’écran des récits de Mirbeau, et sur les problèmes d’adaptation d’une œuvre que son écriture rend pourtant visuelle ; de même, on pourra tenter d’éclairer les affinités entretenues par certains réalisateurs (Luis Bunuel, Jean Renoir, Jean Dréville, Jésus Franco, Benoît Jacquot) et l’œuvre du romancier. La transposition de la pièce Les affaires sont les affaires au cinéma, les reprises privilégiées du Journal d’une femme de chambre, le projet peu connu de Renoir d’adapter le roman comme comédie musicale, sont autant d’indices d’une œuvre d’une grande richesse aux yeux des cinéastes ; de même, les citations ou références à l’écrivain ou au critique d’art, au sein de films qui ont pour contexte le XIXe, (Le Juge et l’assassin en 1976, Rodin en 2017) sont les traces d’un intérêt significatif qu’il conviendra d’interroger.

Le second volet des Cahiers Octave Mirbeau, « Octave Mirbeau, style et esthétique » analysera la place et les enjeux d’une autre forme d’image, au sens rhétorique, cette fois, élément parmi d’autres, constitutif d’une écriture. Le style de Mirbeau est au croisement d’influences nombreuses, subies par l’auteur de Sébastien Roch, des Goncourt à Flaubert, en passant par les écrivains russes. Les premières œuvres reflètent en effet une imprégnation d’époque, à travers des orientations délibérément assumées ; traversée par des influences variées, l’écriture de Mirbeau, dissident naturaliste, deviendra à son tour source de créativité. Au début du XXe, les naturistes, Léon Werth, Albert Adès et Josipovici, Alain-Fournier, ne sont pas insensibles aux spécificités d’une écriture qui s’ouvre aux notations impressionnistes, à la musicalité d’un style et aux jeux rhétoriques qui passent de la surface des apparences aux profondeurs de l’âme. C’est cette complexité et cette évolution que pourront choisir d’analyser les contributions, à travers les approches rhétorique, grammaticale, lexicologique, générique ou énonciative, appliquées aux chroniques, romans, critiques d’art et pamphlets d’Octave Mirbeau. Les tensions entre écriture poétique et vocation polémique, les ressources de l’écriture impressionniste, les limites de l’ancrage réaliste, les fausses évidences et les apories du naturalisme, le recours à l’ekphrasis et la pratique de la prose poétique, la dispersion des éléments définitoires d’un programme littéraire pourtant existant, les essais de plagiat du style de Mirbeau, l’usage singulier des formes dialogiques, les modalités de l’ironie, l’art de la citation, etc., sont les déclinaisons possibles d’une étude d’ensemble de l’esthétique littéraire de Mirbeau.

Les textes seront à envoyer au plus tard fin novembre 2019 à samuellair@sfr.fr.