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Appels à contributions
Cahiers Max Jacob, n° 19/20 : Max Jacob et les arts de la scène

Cahiers Max Jacob, n° 19/20 : Max Jacob et les arts de la scène

Publié le par Université de Lausanne (Source : ASSOCIATION MAX JACOB)

LES CAHIERS MAX JACOB N° 19/20

MAX JACOB ET LES ARTS DU SPECTACLE

APPEL À CONTRIBUTIONS

 

Les références à la musique, au chant, au théâtre et plus généralement aux arts de la scène sont fréquentes dans l’esthétique de Max Jacob que ce soit pour donner des conseils ou définir la nature de sa poétique. Si l’auteur recommande aux jeunes poètes de chanter (« Ta poésie ne chante pas assez, chante ! chante ! répète-t-il à l’envi au jeune Cadou), c’est particulièrement au corps que s’adresse son esthétique, car« Le fond de [s]on ventre est “opéra-comique” » (à Rimbert, 1922). La poésie chez Jacob n’est pas, en effet, un concept mais une épreuve traversée par l’expérience singulière des émotions où le corps est un enjeu de postures sinon de style. De 1922 à la fin de sa vie, la réflexion de Jacob restera constante : « Placer votre voix au ventre comme un tambour. Ce qui ne vient pas du tambour n’est qu’enfantillage » (Conseils à un jeune poète).

Chez Jacob, la musique et le théâtre ne sont pas de l’ordre du divertissement mais relèvent d’un élément fondamental de sa sensibilité. Parce qu’ils sont l’expression de l’émotion en acte, qu’ils permettent de « transplanter » dans un monde qui apparaît sous un jour nouveau, l’auteur porte une attention et une contribution particulières à toutes leurs formes. Auteur de livrets d’Opéra-bouffe pour Roland-Manuel ou d’opérette pour Henri Sauguet, chansons et romances, dramaturge (Chantage, comédie en un acte sera montée par Dullin en 1924 au Théâtre de l’Atelier, maquette des costumes par Antonin Artaud et Lucien Arnaud), metteur en scène à l’occasion… le corpus des textes déjà portés à la scène ou inédits reste encore à explorer tout autant que la perspective sur l’œuvre poétique dans sa logique proprement théâtrale, - logique du déguisement ou de la dissimulation, du factice et du double-fond. On songe ici à la suite du « Bal masqué » du Laboratoire central (mise en musique par Poulenc) ou encore aux œuvres de fiction comme Filibuth, Le Terrain Bouchaballe ou encore Le Roi de Béotie, qui entretiennent des rapports effectifs au théâtre et à la musique. On songe également à la masse considérable de l’œuvre peint de Jacob : scènes de cirque aux débuts de sa vie parisienne, clowns, écuyères, trapézistes, peintures musicales… Jacob chante tout autant qu’il peint les arts de la scène et ses acteurs.

Le prochain numéro des Cahiers Max Jacob, proposera d’examiner l’œuvre de Max Jacob sous cet aspect scénique, théâtral ou spectaculaire. Le théâtre de l’auteur, de Dos d’Arlequin à Isabelle et Pantalon, demeure méconnu, tant en lui-même que dans ses rapports au reste de l’œuvre, de même que les liens entre Jacob et les hommes de théâtre ou les musiciens de son époque. Ses rapports personnels et esthétiques à la musique et au théâtre restent peu analysés alors que ces productions sont notables dans la carrière de l’auteur.

Les Cahiers proposent de baliser un domaine peu étudié encore par la critique jacobienne en conjuguant les méthodes et les questionnements dans leurs multiples aspects historiques et théoriques. Cette exploration se déploiera selon quatre axes principaux :

1. Max Jacob dramaturge : études du corpus dramatique de Max Jacob ;  étude et caractères des personnages : Max Jacob inventeur de la province ? ; rapports de ce corpus au théâtre et aux auteurs dramatiques et musicaux de son époque (correspondances, collaborations…) ; la pratique d’ « homme de théâtre » de Max Jacob et son cercle de sociabilité ; réception du théâtre de Jacob ; pensée du théâtre dans les écrits théoriques de Jacob ou dans la correspondance ;

2. les stratégies textuelles : logiques théâtrales ou conventions théâtrales dans les poèmes en vers et en prose ; dans les monologues, mémoires fictifs, et lettres fictives ; dans le dialogue et la mise en scène romanesque ; allusions et clins-d’œil aux arts du spectacle ; métaphores et stylistique théâtrales ; marivaudage et dialogues jacobiens ; caractères et esthétique classique dérivés du théâtre ;

3. approches génétiques et génériques : rapports des textes poétiques et romanesques aux genres des arts du spectacle ; rapports de ces textes au cinéma et aux genres musicaux ; formes dialogiques du roman ; chansons et romances ;

4. approches graphiques etpoétiques : représentation des arts du cirque et de l’univers circassien, centralité des figures du clown, évocation des arts forains, parades et défilés.

 

PROPOSITION DE CONTRIBUTION : en langue française, 1500 signes, accompagnée d’une notice bio-bibliographique, à envoyer au 1ermars 2018 à :

  • Alexander Dickow : ard@vt.edu (Associate Professor of French, Virginia Tech (USA), directeurscientifique)
  • Patricia Sustrac : associationmax-jacob@wanadoo.fr (Directrice de publication, secrétariat de rédaction).

 

ARTICLE FINAL : 30 000 signes, courte biobibliographie (5/6 lignes),  résumé de l’article : 10 lignes, mots clés.

REMISE DE L’ARTICLE FINAL : 1er septembre 2018

PUBLICATION :LES CAHIERS MAX JACOB, publication bisannuelle des Amis de Max Jacob, revue à comité scientifique (http://cahiersmaxjacob.org).