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Revue Télévision, n°10 :

Revue Télévision, n°10 : "Mutations de la télévision"

Publié le par Université de Lausanne (Source : Séverine Barthes)

Mutations de la télévision

Numéro 10 (2019) de la revue Télévision (CNRS Éditions)

Dossier coordonné par Séverine Barthes et Marie-France Chambat-Houillon

 

Depuis une vingtaine d’années, les prophéties sur la fin de la télévision se multiplient, amplifiées par l’arrivée du numérique et la dématérialisation des images. Au moment où des voix s’élèvent pour annoncer sa mort prochaine, les chiffres nous apprennent que son audience globale est en augmentation[1].

Ses contenus s’affranchissent de la traditionnelle lucarne domestique pour coloniser d’autres écrans qu’ils soient fixes ou nomades, partagés ou regardés de façon solitaire.  Force est alors de constater que la télévision n’a pas quitté son statut d’objet social, elle demeure incontournable lors de nos activités quotidiennes, média de référence pour s’informer, se divertir et se cultiver ; média qui ne laisse pas non plus indifférent, elle est aussi regardée que contestée. 

Dans ce dossier du numéro 10 de la revue Télévision, nous souhaitons interroger ce que font le numérique et Internet  à la télévision et réciproquement ce que fait la télévision à Internet.

Et si la « révolution » numérique n’était qu’un nouvel avatar de la longue histoire de la télévision ? Car, après tout, si l’on se penche sur l’histoire de la télévision, on constate qu’elle a connu de nombreux bouleversements et des relations conflictuelles avec d’autres technologies.

À l’origine héritière de la radio et du cinéma, puis profondément affectée par l’ère de la vidéo, elle est désormais redevable au numérique pour sa diffusion. Sa nature médiatique en est-elle pour autant transformée ? Ou à l’inverse, faut-il envisager que le numérique bouleverse la pertinence des processus de reconfigurations médiatiques, voire rend caduque la notion même de « remédiation » proposée par Bolter et Grusin[2] ?

Entre transformations radicales, innovations, reconfigurations ou persistances, que deviennent le périmètre et les territoires (chaîne ou plateforme) de ce que l’on nomme toujours ou encore télévision en contexte numérique du point de vue de la production, de la programmation, des usages, sans oublier les contenus ?

Sans que ces pistes ne soient exhaustives, on pourra interroger, par exemple, les enjeux des nouveaux modes d’accès aux contenus télévisuels mis en place par les acteurs traditionnels du champ que sont les chaînes ou les groupes médiatiques (télévision de rattrapage, visionnage premium de certains programmes) face aux propositions des acteurs numériques (de Youtube à Netflix).

Dans ce nouveau contexte que deviennent l’identité et le rôle des chaînes de télévision ? Sont-elles bousculées par les « chaînes » des youtubeurs, par les propositions des webséries ?

 L’idée même de programmation, héritière de la télévision de rendez-vous, est à évaluer. Car, s’il est possible de s’affranchir de cette contrainte temporelle, a-t-elle pour autant totalement disparu des usages des téléspectateurs ?

Ne se retrouve-t-elle pas à l’œuvre au sein du territoire numérique avec les retransmissions en direct sur Youtube live, Facebook live ou Periscope ? Et de façon plus générale, si le numérique a su développer de nouvelles potentialités sont-elles pour autant actualisées par les téléspectateurs ?

Après les valeurs qui ont été investies dans le numérique – ubiquité des images, sacre de l’amateur, démocratisation de l’expression, etc. –, on aurait pu s’attendre à voir surgir de nouveaux espaces audiovisuels numériques. Est-ce le cas ? Assiste-t-on à l’émergence de nouveaux dispositifs, contenus ou formes ?

Le numérique n’est-il pas une opportunité pour les chaînes historiques de développer une offre alternative dont il faudrait dessiner les contours (Culture Box, webséries de France 4) ? Et du côté des plateformes, des réseaux sociaux et des médias numériques, que révèle la prégnance des modèles, genres et formats télévisuels dans les contenus audiovisuels numériques natifs ?

Voici quelques-unes des questions au centre de ce dixième numéro de Télévision qui sera aussi l’occasion d’évaluer les transformations subies par ce média depuis la naissance de la revue.

CALENDRIER

- 31 mai 2018 : date-limite de l’envoi des propositions d’articles (2000 signes maximum espaces compris)

- à partir de fin juin 2018 : notification aux auteurs.

- 30 septembre 2018 : réception des articles (de 35 000 à 45 000 signes espaces compris) avec résumé et biographie de l’auteur.

- 30 octobre 2018 : retour aux auteurs des évaluations en double aveugle.

- Ier décembre : réception de la version définitive des articles après correction.

- publication prévue fin mars-début avril 2019

 

PROPOSITIONS

Envoyer les propositions à :

severine.barthes@univ-paris3.fr,

marie-france.chambat-houillon@univ-paris3.fr,

francoisjost@orange.fr

 

 

[1] La durée d’écoute quotidienne par individu (de plus de 4 ans) a progressé de 3 minutes entre mars 2017 et mars 2018, soit 3h52mn. Source Médiamétrie, http://www.mediametrie.fr/television/communiques/l-audience-de-la-television-du-26-mars-au-1er-avril-2018.php?id=1850

[2] J.D Bolter et R.A Grusin, Remediation. Understanding New Media, MIT Press, 1998.